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pixie // Saison 4 - The Coming of Age
22 septembre 2008

:: the one with the hysteria dementia ::22.09.08

:: the one with the hysteria dementia ::
22.09.08 @ 12.38 pm

Samedi, le bras tendu en l'air dans l'allée caillouteuse de chez mes parents, tentant vainement, les sourcils froncés et les dents serrées, de choper un petit bâton de réseau pour envoyer quelques mots de tendresse vers la capitale, je me disais ceci : l'autre reste un étranger, fondamentalement, dans sa différence, ses silences, ses pensées impénétrables. Je dis l'autre,  je parle de mon autre à moi, mais c'est toujours comme ça, ce petit bout de mystère qu'on ne pénètre pas. Qui sait quels mots traversent son cerveau quand il pense à moi, quand il pense à d'autres, quelle ombre passe sur ses yeux quand j'embrasse ses paupières, quelle couleur a cette angoisse que je ne connais pas encore et que j'aimerais faire taire. Ne jamais savoir vraiment rend l'autre fascinant, attachant, (important). Tout comprendre ne m'intéresserait pas, la transparence m'ennuie, j'ai besoin des doutes autant que de l'acalmie, quand le nez dans son épaule je sens ses doigts qui peignent les cheveux trop longs sur ma nuque.

("Ce weekend j'ai pensé à tes mains. Tes mains m'ont manqué").

Cette incertitude me rend un peu hystérique, seule forme de folie que je revendique (je suis une fille, bordel), mais je crois bien que c'est un besoin, que sans elle, peut-être, je partirais, mais peut-être pas. Qui sait. Seulement j'aimerais qu'un jour ça cesse, ces vieux schémas m'épuisent un peu, plus de quinze ans que je joue au chat, je n'ai pourtant pas le sentiment de le faire volontairement et ce jeu-là ne m'amuse pas.

Bref. De retour au Loft je retrouve mes bouquins rangés par dégradés de couleur, ah je conseille, ça vous vide la tête pendant une bonne heure, à quatre pattes j'ai empilé ceux à tranche verte, les vieux Penguin oranges, les folio blancs, la chick lit' rose, les Paul Auster noirs. Voilà mes John Irving éparpillés au gré de leurs couvertures cartonnées, mais je les connais si parfaitement, Owen est bleu, Garp est jaune, la veuve est orange, etc, je les retrouverai en un claquement de doigts. Le résultat est du plus bel effet en tous cas.

Je vais bien madame la marquise, si ce n'est cette fatigue chronique et ce sentiment de ne pas maîtriser le temps, du coup je me retrouve à murmurer à Pote tu me manques à une heure du matin, alors qu'il est là, tout près, et que tout va bien. Je me nourris de Bukowski et d'un peu tout ce qui me tombe sous la main, ce besoin de mots me reprend d'un coup, ceux des autres à défaut des siens que j'attends patiemment, je corne des pages, noircis des bouts de papier, griffonne à la hâte la perfection de phrases dont j'aurais voulu accoucher.   

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