:: the one with the transition ::15.06.08 @ 2.50

:: the one with the transition ::
15.06.08 @ 2.50 pm

La transition dure. Le dérapage s'éternise. Et je crois que l'été 2008 ça restera ça, finalement. Ces quinze jours (quinze jours pour l'instant). Ces quelques semaines déstructurées, ces journées entières sans contraintes et sans horaires. Une longue parenthèse. Par là je n'entends pas trop longue mais plus longue que prévu. Ca fait combien de temps que je squatte son lit et qu'il squatte le mien? Très honnêtement je n'en sais rien. Il y a un moment que je n'ai pas vu passer mais où tout est devenu facile et presque routinier. Normalement je dirais bien *argh*, limite le doigt au fond de la gorge, sortez moi de là, mais là non, même pas. Cela dit je sais bien pourquoi. Ca dépend du point de vue, du nom qu'on pose dessus. Moi je continue d'appeler ça une colocation provisoire. Histoire de conserver un semblant de clarté sous mon crâne, vu que mes gestes ne suivent pas. J'ai ce besoin de tendresse et cette envie du reste, j'éprouve cette pulsion jusqu'au bout des doigts, ça me dépasse, et je ne contrôle pas. Ca transcende les limites que je m'étais initialement fixées. Partout il faut que je les installe, les barbelés. Plantés bien profondément.
(Une louve, il dit.)

Et c'est bien vrai que je viens me frotter et chercher ses caresses, c'est bien vrai que je parade et que je minaude, et que je dégaine les yeux de biche aussi simplement qu'en appuyant sur ON. Petite salope, je penserais à coup sûr s'il ne s'agissait pas de moi. Enfin oui bien sûr, quelquefois je me le dis, et je prie pour qu'il n'ait jamais à regretter d'avoir écrit Sers Toi De Moi.
(Non non je ne l'ai pas pris au pied de la lettre, mais bon.)

Hey je ne me mens pas, je ne lui mens pas, c'est du vrai de vrai quand je le regarde et que je lui dis t'es beau (t'es beau espèce de p'tit con). C'est pour de vrai quand je viens m'allonger contre lui et que j'enroule mes doigts dans les siens, c'est pour de vrai quand je l'embrasse sur la pointe des pieds, c'est pour de vrai qu'il m'excite quand je le regarde fumer. Et mon moment préféré de la journée ce n'est plus le café du matin, ce n'est plus Sitting on the Dock of The Bay, ce n'est plus l'instant "secret girls" quand on débriefe nos dernières news respectives en buvant une bière sur le canapé les jambes repliées. Mon moment préféré c'est quand je lui dis j'me couche et qu'il lève les yeux de l'écran deux secondes pour me dire j'arrive, je viens te border, et que je l'attends sous la couette comme une petite fille. J'attends sa main qui se promène dans mes cheveux, ses doigts qui pianotent sur ma nuque, ses lèvres chaudes sur mes tempes.
Puis il éteint la lumière et il s'en va en disant bonne nuit, et je m'endors le souffle ralenti.

Peu importe ce qu'il en restera. Pendant longtemps, ça comptera.