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pixie // Saison 4 - The Coming of Age
1 septembre 2008

:: the one with David ::01.09.08 @ 2.45 pm (Ne

:: the one with David ::
01.09.08 @ 2.45 pm

(Ne raconter que les choses qui comptent, prioriser, laisser la laideur derrière, l'effacer de partout après l'avoir vomie, littéralement, se relever, et continuer en connaissant la vérité).

Après tout ça j'ai cru que je n'éprouverais plus rien, jamais, c'est ce que je me disais dans le RER direction Roissy, à une heure et quelques des bras de David, ne ressentant rien de rien, le vide. Mais là-bas, dans l'agitation, au milieu de ces gens qui allaient, venaient, se retrouvaient, je me suis souvenue de ce que ça faisait, de partir, de revenir, et j'ai réussi à sourire à travers mon brouillard, malgré ma bouche sèche et ce goût d'acier. Par quel miracle mes jambes de pantin ne m'ont-elles pas lâchée?

Et puis il a été là, d'un coup, grand, blond, sous sa casquette et ses lunettes, il a été là et tout était normal, à sa place, comme hier, l'exaltation en moins. De nous, j'ai su à cette seconde de retrouvailles qu'il ne restait que l'essentiel, sans le flou dans les yeux, les phrases à double-sens, l'impatience. Juste ce grand type encore bronzé de ses périples au soleil et cette petite meuf un peu fiévreuse, rencontrés un soir de juillet dans un bar de Sydney, et toujours là aujourd'hui malgré les micro-drames traversés depuis.

Paris est différente quand on se met à la regarder avec des yeux étrangers. Le sourire d'un habitant du nouveau monde (et pourtant il en a vu, des villes, il en a traversé, des continents, il en a croisé, des monuments), ce sourire, les yeux plissés sous le soleil de cette improbable journée d'été (enfin), ce sourire-là, face à l'Opéra, m'a rendue connement fière d'être d'ici, et que ces murs soient mon décor. Tout paraît beau d'un coup, un peu moins puant, un peu moins crade, et je m'amuse avec lui du fait que oui, c'est vrai, elles sont jolies les filles de Paris. Je suis ses regards incrédules et souris de ses exclamations effarées. Are you fucking kidding me?? This is just ridiculous. Literaly 50 % of girls are gorgeous.

On arpente les rues au hasard des plaques, il parle politique, économie, philosophie, autrefois j'étais impressionnée, aujourd'hui simplement saoulée. Je préfère quand il me parle de Julia qu'il aime malgré ses petits seins, si elle en avait de plus gros ce serait bien. On peut parler de tout, même du nous d'avant qui n'a jamais existé ailleurs que dans ses fantasmes et dans mes regrets, on en parle mais vite fait, parce que ça ne compte plus, le temps de l'ambiguité est révolu. Rue des Martyrs il admire les pâtisseries dans les vitrines comme des tableaux sur les murs d'un musée, je réalise que je ne viens jamais par là, que le dimanche c'est ici qu'il y a de la vie, et que ça vaudrait le coup de se lever, de temps en temps, au lieu de glander en buvant du café.

Il finit l'après-midi les yeux levés au ciel devant le prix des demis, puis s'engouffre dans le métro mon Paul Auster à la main, les écouteurs autour du cou, direction le Loft, chez moi, chez lui, c'est pareil. Encore trois jours et il rejoindra l'Anglaise Aux Petits Seins, je chialerai un coup peut-être, pour la forme, mais je le laisserai partir sans l'impatience de la prochaine fois. Les réponses attendues depuis deux ans, je me rends compte que je les connaissais déjà. Entre nous il n'y aurait rien de plus que l'évidence et la simplicité éprouvées à l'époque, quand je cherchais un mot à poser dessus, quand j'essayais d'y trouver un sens alors qu'il n'y en avait pas, puisque ces choses-là ne s'expliquent pas.

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